Comment passer d’une économie linéaire, et donc d’une logique de ressources illimitées, à une économie circulaire et donc vertueuse ? Sur les territoires, des initiatives sont en marche. Comment, et avec quels objectifs ? C’est le sujet de l’atelier sur l’économie circulaire, aux 13e Assises des déchets.
Ressourceries associatives de quartier, réseaux de chaleur issus du traitement des déchets, projets d’écologie industrielle… Les dynamiques d’économie circulaire se multiplient sur les territoires.
Au centre de l’atelier tenu aux Assises, Nantes Métropole illustre cette mobilisation : lauréate de l’appel à projets national du ministère de l’Écologie « Territoires Zéro gaspillage Zéro déchet« , la collectivité a rassemblé près de 80 acteurs en ateliers pour créer des boucles vertueuses, sources de réemploi et de valeurs (insertion, protection de l’environnement…). Grâce au développement des ressourceries, des éco-points… les déchets ménagers ont baissé de 7 % ces dernières années, pendant que le volume de déchets organiques traités en composterie a été multiplié par sept. À l’aube de son nouveau plan d’actions « Économie circulaire 2015-2020 », Nantes Métropole doit désormais identifier les futurs chantiers qui contribueront à réduire de 10 % les déchets ménagers produits par habitant en 2020 et de 50 % les déchets admis en décharge d’ici 2025.
Emploi et réemploi en Loire-Atlantique
Au chapitre des dispositifs innovants, l’atelier a rendu compte de l’action portée par le bailleur social Atlantique Habitations et l‘association d’insertion Océan : les habitants de 500 logements ont été invités à devenir les ambassadeurs du tri dans leurs immeubles à Saint-Herblain (44). Au départ concentrée sur les encombrants, l’opération s’est ensuite élargie aux déchets recyclables pour atteindre en un an la création de huit contrats d’avenir dédiés à « Environnement solidaire », et pas moins de 65 tonnes de déchets orientées vers les filières de réemploi.
Ça chauffe sur les territoires…
À Épinal, le cluster vosgien Green Valley a permis la création d’une chaudière à biomasse de 23 MW pour répondre aux besoins des PME du site de Golbey autour du papetier Norske Skog : ce fleuron industriel – 500 000 tonnes de papier recyclé par an, soit 25 % de la collecte nationale – recycle sa vapeur en énergie pour alimenter jusqu’à six entreprises positionnées sur les écomatériaux et l’écoconstruction dans l’Écoparc.
Au Havre, le groupe Suez Environnement prévoit en 2018 l’implantation d’une chaudière biomasse BioSynErgy (59,5 MW) alimentée par des déchets de bois. Si cette « vapeur verte » desservira un réseau de chaleur pour les industriels de la zone industrialo-portuaire, une réflexion est en cours pour étendre ce réseau à la zone urbaine à proximité : 11 000 équivalents logements soit 11 % de la Communauté de l’agglomération havraise.