La 12e édition des Assises des Déchets se déroule à Nantes les 2 et 3 octobre 2013. Cet événement bi-annuel se présente cette année encore comme un rendez-vous incontournable : au sortir de la Conférence environnementale de septembre, les axes structurants de la politique nationale des déchets devraient y être affirmés et débattus avec les industriels, les collectivités locales et les associations. Analyse de Jean-Paul Cazalets, président de l’association des Assises Nationales des Déchets.
Les 12e Assises des Déchets seront l’occasion de revenir sur le plan Déchets 2009-2013. Quel bilan en faire ?
« Sans anticiper sur ce dont les acteurs témoigneront à Nantes, notamment lors de la séance plénière d’ouverture qui s’attardera sur les enseignements du plan Déchets 2009-2013, quelques enseignements semblent déjà partagés, notamment sur les progrès réalisés en matière d’actions de prévention de production d’ordures ménagères, entre les opérations de communication, les expériences de tarification adaptée ou encore la modulation des éco-contributions. On analyse aussi les évolutions positives du recyclage, de la valorisation des déchets organiques, de la réduction des déchets non dangereux stockés ou incinérés, de la qualité de gestion des déchets du BTP… Bien évidemment, tout n’est pas rose : les groupes de travail réunis au cours du premier semestre 2013 autour du Conseil National des Déchets ont ainsi souligné que des progrès restaient à impulser. »
Quelles sont les évolutions nécessaires, selon les parties prenantes et l’association des Assises Nationales des Déchets ?
Plusieurs thématiques de réflexion s’articulent. Côté stratégie d’abord, pour optimiser l’organisation des flux afin de développer l’économie circulaire qui permet d’aborder les enjeux d’économie et de ressources de manière intégrée avec ceux de la gestion des déchets. Il faut également continuer à affiner l’articulation avec la politique européenne, afin de respecter la hiérarchie des modes de traitement et de trouver la place que chacun d’entre eux devrait avoir à l’horizon 2020, en fixant les objectifs des différentes filières de valorisation, en perspective des autres politiques : énergie, agriculture, aménagement du territoire… La gouvernance aussi pourrait évoluer, dans les filières REP, ou avec de nouveaux instruments financiers, en même temps que l’urgence de la prise en compte des déchets des entreprises, des déchets du BTP, est chaque jour plus forte.
Les orientations du prochain Plan Déchets seront-elles connues lors des Assises ?
On pourrait dire que c’est justement à cette occasion que tous les acteurs les découvriront. Les Assises se dérouleront en effet 10 jours après la Conférence environnementale des 20 et 21 septembre, en séquence finale d’une année de réflexion et d’élaboration partenariale qui va se boucler à Nantes.
Après la mise en avant de la thématique déchets lors de la première édition de la Conférence environnementale, des priorités ont été partagées – l’urgence de l’économie circulaire notamment à travers ses impacts positifs en termes d’activité et d’emploi, la priorité à donner à la valorisation matière… – mais aussi la mesure de ce qu’il faudra organiser la transition des modèles, et en prendre le temps… C’est sans aucun doute là que sera le cœur du nouveau « Plan Déchets 2 020 », et les Assises des Déchets permettront d’en débattre.
Outre les enjeux d’organisation et de politique déchets, on attend également beaucoup des ateliers techniques des Assises. Quels sujets seront en première ligne ?
Sans anticiper sur le contenu des 4 séances plénières et des 8 ateliers techniques des Assises, il est clair que nous ferons en particulier, comme tous les deux ans, le point de l’état de l’art. Nous allons par exemple y découvrir quelques exemples de technologies émergentes et de procédés prometteurs de traitement des déchets, notamment au service des enjeux du recyclage et de la valorisation. On y parlera de tri automatique, du tri haute performance qui favorise le recyclage de matières premières secondaires et la production de combustibles solides de récupération (CSR), ou encore de production de biocarburants à partir de déchets. Sans oublier une ouverture internationale qui nous permettra de découvrir des filières de gazéification qui n’ont pas d’équivalent en France.
Interview réalisé par la revue Ecollectivités.
Retrouvez l’interview complet de Mr Cazalets dans l’édition de septembre de Ecollectivités – www.ecollectivites.net
Site internet : www.assises-dechets.org