Big data, objets connectés, cloud… La révolution numérique bouleverse nos modes de vie. Le développement exponentiel des technologies de l’information offre des perspectives nouvelles à l’économie de la matière. Coup de projecteur sur l’atelier 2 des Assises.
Aujourd’hui, la high tech a investi le monde du recyclage. La robotisation transforme les centres de tri, facilite le travail des opérateurs ou l’identification de la matière. La géolocalisation des camions contribue à optimiser les tournées de collecte… Cependant, le développement des nouvelles technologies en matière d’économie circulaire n’en est qu’à ses balbutiements. La révolution numérique va bouleverser le secteur dans les années à venir. Son apport se mesurera principalement en aval du cycle. En amont, seuls les bonnes pratiques et les changements de comportement pourront contribuer efficacement à faire diminuer le volume des déchets.
Comment boucler la boucle de l’économie circulaire ? Les principaux modèles reposent sur une équation simple : les déchets constituent des ressources. Mais, dans les faits, l’équation s’avère parfois difficile à résoudre. Principalement quand le recycleur manque d’information : Quels matériaux ont été utilisés, comment démonter l’objet, a-t-il été beaucoup utilisé, ou puis-je envisager un « remanufacturing » ?
Des réponses de plus en plus précises
Les nouvelles technologies permettront de répondre à ces questions de manière de plus en plus précise. Les capteurs à bas coût pourront fournir des informations sur le cycle de vie du déchet ou la nature de la matière. En croisant les données, le big data, allié à l’intelligence artificielle (deep learning), offrira des outils de simulation de pointe pour mettre en place des modèles économiques fiables. Enfin, l’utilisation du cloud permettra le développement de plateformes de marché ouvertes aux collectivités, aux producteurs de déchets ou aux valorisateurs. Ils y partageront l’information sur les besoins de chacun.
Certaines filières ont déjà mis en place les outils permettant de caractériser la matière pendant tout son cycle de vie. C’est le cas notamment du secteur du bâtiment. Grâce au BIM (building information modeling). Cette méthode consiste à créer une maquette 3D d’un futur bâtiment et de le suivre de sa conception à sa fin de vie.
Si l’avenir de l’économie circulaire passe par le développement des nouvelles technologies, il convient cependant de prendre garde à ne pas remplacer une pollution pas une autre. En effet, l’impact environnemental du numérique est loin d’être anodin. Il serait paradoxal que l’amélioration du recyclage des déchets, en multipliant les objets connectés, par exemple, entraîne une augmentation des gaz à effet de serre.