Depuis septembre, les établissements de restauration collective ont l’obligation de mettre en place des actions de réduction de leurs déchets alimentaires. À cette occasion, l’Ademe vient de rendre publique une étude réalisée en région Rhône-Alpes sur le coût de ce gaspillage. À la clé : la valorisation de bonnes pratiques.
540 000 tonnes de nourriture sont jetées chaque année en France, soit plus d’un million de repas perdus. Afin de permettre aux acteurs concernés de lutter efficacement contre cet énorme gâchis, l’Ademe a publié le 21 septembre dernier une étude* dans laquelle elle quantifie l’impact économique et environnemental de ce gaspillage alimentaire.
Menée au sein de 12 établissements de la Région Rhône-Alpes, l’enquête révèle notamment que 17 % des produits achetés (en poids) sont mis à la poubelle, soit 14 % de leurs coûts. À titre d’exemple, pour un hôpital proposant 1 700 couverts quotidiens toute l’année, cette facture se chiffre à 193 000 € par an. Pour un collège en servant 300 pendant 145 jours, ce montant s’élève à près de 13 000 € par an. Ce gâchis représente par ailleurs 17 % des émissions de gaz à effet de serre (GES).
Pour l’Ademe, les aliments protidiques, tels que la viande, le poisson et les œufs, détiennent un fort potentiel d’économie. Ils constituent à eux seuls près de 24 % des pertes, mais aussi – et surtout – 46 % des coûts et 77 % des GES.
Quelles économies ? Quelles actions ?
L’agence cite l’exemple du Conseil départemental de l’Isère, qui a réduit d’un tiers les pertes alimentaires au sein de ses 96 collèges, en adaptant les plats à l’appétit des convives, mais aussi en calibrant au plus juste les quantités et le nombre de repas. La collectivité a réussi à économiser un million d’euros par an, aujourd’hui réinvestis dans des produits de qualité supérieure. Autre illustration : la ville de Mouans-Sartoux, qui a diminué de 80 % ses pertes, en proposant aux enfants de choisir entre deux tailles de plat, et qui a ainsi pu amener ses cantines scolaires au 100 % bio.
Optimiser les portions, la préparation ou encore la présentation en restauration collective peut donc fortement contribuer à limiter le gaspillage, et s’avère être un levier d’économies significatives. Ces réductions donnent en plus l’occasion aux établissements de réinjecter ces sommes dans des produits locaux de meilleure qualité. En résumé : moins gaspiller permet de mieux manger…
*Menée par les cabinets Verdicité et Climatmundi, de février 2015 à mai 2016.
Guide « Réduire le gaspillage alimentaire en restauration collective »