En juin dernier, Flore Berlingen, directrice de Zero Waste France, publiait une tribune éloquente sur les lenteurs de la mise en place de l’économie circulaire. « Tout le monde est prêt à la défendre, mais les progrès sont minces« , écrivait-elle. « Si l‘économie circulaire ressemble à un scénario de sortie de crise inespéré et idéal, si les déchets deviennent des ressources, une manne économique enfin compatible avec la préservation de l’environnement… Dans l’ensemble, force est de constater que l’on est loin du compte, tous secteurs confondus« .
Moins de 30% des ordures ménagères collectées sont triées et atteignent une installation de recyclage/compostage, beaucoup de retard dans la gestion des déchets du BTP… « Que se passe-t-il pour que l’on ne saisisse pas cette formidable opportunité ?« , reprend Flore Berlingen. « La principale et première raison qui empêche le développement d’une économie réellement circulaire sont les fausses bonnes idées étiquetées économie circulaire« . Et de citer l’incinération, sous couvert de valorisation énergétique, où les rendements énergétiques restent extrêmement faibles, avec un mauvais bilan carbone, où « la nécessité de rentabiliser ces coûteux investissements risque de freiner pendant plusieurs années toute la politique de prévention et de tri du pays« . Une analyse qui ne fait évidemment pas l’unanimité, mais qui a le mérite de provoquer le débat.