Mieux stocker pour moins stocker

La Feuille de Route de l’Economie Circulaire (FREC) prévoit une baisse drastique du stockage des déchets : moins 30 % à l’horizon 2025 et moins 50 % en 2030 par rapport aux taux de 2010. Conjugué à la reprise économique et à la fermeture des frontières chinoises, c’est un véritable défi. Mobilisés, les acteurs et les territoires déploient dès à présent des stratégies de transition concertées. Lors de l’atelier 9 des Assises, ils ont rappelé que cette loi constitue également une opportunité historique pour innover sur les valorisations.

En matière de gestion des déchets, la loi NOTRe prévoit un transfert de compétences de l’État aux Régions. À la manœuvre sur ce dossier, Séverine Villabessais, responsable du Plan Déchets pour la Région Normandie, et Hervé Robineau, Président du Syndicat vendéen de traitement des déchets Trivalis, insistent sur ce qu’ils considèrent comme le facteur clé du succès : la capacité des acteurs à s’écouter, à co-construire un plan de transition fédérateur et à travailler dans le même sens.

Mais comme le rappelle Michel Jacod, pilote du réseau déchets pour le compte de France Nature Environnement PACA, des disparités géographiques importantes subsistent, accentuées par les effets du tourisme : les territoires ne sont pas tous prêts et des coopération inter-régionale devront rapidement voir le jour pour espérer répondre à ces nouveaux impératifs au niveau national… associées à de nouveaux débouchés.

Un défi en matière de valorisations

Pour Bruno Jarriand, Président du pôle de gestion des déchets non dangereux du groupe Séché, sans une meilleure valorisation des déchets la réduction du stockage restera un vœu pieu. En un mot, pour moins stocker il faudra mieux stocker.

En amont, plusieurs pistes existent : étendre et perfectionner le tri à la source, via des tarifications incitatives en matière de bio-déchets notamment, généraliser le tri 5 flux à tous les producteurs de déchets, collectivités comprises, encourager le réemploi de matière recyclées dans des matériaux neufs et intégrer certains impératifs de recyclabilité dès leur conception… En tout, 4,5 milliards d’euros devront être investis sur l’ensemble des filières d’ici 2025 pour atteindre l’objectif du FREC et circonscrire le stockage aux vrais déchets ultimes. Sans négliger en aval la valorisation énergétique, dont la montée en puissance de la filière CSR apparaît d’ores et déjà comme un levier crucial.

Découvrez les diaporamas diffusés lors de l’atelier :

Trivalis

FNE