Les déchets sont un enjeu environnemental, sociétal et économique de première importance. Pour les acteurs présents à cette table ronde — collectivités, entreprises, citoyens, recherche universitaire —, il s’agit de trouver les meilleures solutions environnementales au meilleur prix et se méfier des idées toutes faites, comme la mise en place de la consigne pour recyclage. Compte-rendu de l’atelier 1 des Assises.
Derrière le geste anodin de jeter un déchet se cache un véritable marché économique, dont la viabilité repose sur la rentabilité de tous les maillons de la chaîne : collecte, traitement des déchets et vente des matières issues de leur recyclage. Dans ce contexte, comment concilier le coût économique et le coût environnemental de la gestion des déchets ? En d’autres termes, comment faire pour que le traitement coûte moins cher que l’enfouissement ?
Le bon impact des leviers économiques…
Tiraillés entre les coûts des installations de recyclage et l’impact environnemental d’une insuffisance de traitement des déchets, les élus recherchent les meilleures solutions environnementales au meilleur prix économique. De manière plus générale, l’ensemble de la filière est en quête des outils les plus efficients pour parvenir à un traitement vertueux du déchet et une mise en marché moins coûteuse.
Tous s’accordent pour dire que les leviers économiques sont fondamentaux, à l’image de la TGAP qui permet d’orienter vers le recyclage des déchets destinés au stockage ou à l’incinération, ou de la tarification incitative qui joue sur la qualité du tri. Par ailleurs, certains modèles économiques incitent à l’achat de matière recyclée au détriment de matière primaire ou fossile. Quant au bonus-malus lors de la mise en marché, il permet d’aller vers plus d’éco-conception.
… et de nouveaux leviers réglementaires ?
Cependant, si ces leviers sont fondamentaux, ils ne sont pas suffisants. Ils doivent être complétés par des volets réglementaires qui restent à mettre en place : on peut citer l’obligation d’incorporer un taux minimal de matière recyclée à la conception des produits, l’interdiction de la mise en marché de produits non recyclables, l’élargissement de la gouvernance des éco-organismes ou la sensibilisation des consommateurs. Le rôle de l’État et des Régions est fondamental pour définir ces politiques publiques, notamment dans le but de ne pas rentrer dans l’ère du déchet cher qui fragiliserait durablement l’ensemble de la filière. À l’unisson, les intervenants ont d’ailleurs pointé du doigt la consigne pour recyclage, qui fait l’actualité : ils la considère comme une mauvaise solution environnementale au mauvais prix économique.