Économie circulaire et déchets : osons la transition !

Après une trentaine d’années à la fois d’incitations et de contraintes réglementaires (et 15 éditions des Assises des déchets !), il est temps de tirer le bilan de ce qui fonctionne et de ce qui ne décolle toujours pas en matière de déchets et d’économie circulaire.

L’heure est à l’économie circulaire. Il n’y a plus de débat, mais des enjeux. Face à cette urgence, à la fois écologique et économique dans un contexte de ressources finies, le produit, la substance ou le matériau en fin d’usage ou d’utilité, présente une valeur incontestable… mais pourtant en débat. Cette valeur ne s’apprécie pas toujours à sa juste mesure au travers d’un système économique qui n’intègre pas le service rendu à l’environnement, ni l’exigence de ne pas remettre en circulation des substances indésirables ou toxiques.

Face à l’urgence de modifier notre façon de produire, de consommer, d’anticiper les pénuries de ressources, et par le fait de réduire considérablement les déchets ultimes, il est impératif d’être courageux.

Courageux parce qu’on ne peut plus autoriser la mise sur le marché de produits qui ne peuvent s’inscrire dans une économie circulaire.
Courageux parce qu’il faut ouvrir la possibilité, après détoxification garantie, de faire rentrer une partie des déchets dangereux dans la boucle de l’économie circulaire.
Courageux parce qu’il faudra continuer inlassablement à informer et former les populations pour des comportements responsables et emprunts de frugalité.
Courageux parce que ces décisions ne peuvent être totalement respectées sans des actions de police et de contrôle.
Courageux enfin parce que rien ne peut se faire durablement sans que les économies des solutions mises en œuvre trouvent leur propre équilibre et leur acceptation sociétale, et pas seulement dans le seul contexte national ou, autrement dit, hors du contexte mondial des marchés.

C’est parce qu’il va falloir faire preuve de courage collectif que l’ambition est osée. Oser ce changement, cette transition, est une obligation. Elle induira des modifications profondes en ce qui concerne l’éducation, la formation, la réglementation, les métiers, la mise sur le marché, la consommation, l’habitat, le transport, la recherche et l’innovation…

La séance plénière des Assises des Déchets, le 3 octobre prochain, promet ainsi d’être un temps fort de confrontation entre la réalité et les ambitions, les contraintes et les audaces…