La plasturgie, créatrice de déchets a un vrai problème d’image. La Fédération de la plasturgie s’est donc donnée l’objectif de l’améliorer en développement fortement le recyclage. La filière s’est donc alignée avec volontarisme sur les objectifs d’interdiction de mise en décharge des plastiques à horizon 2025, et a profité de l’atelier 7 des Assises pour affirmer des pistes de travail.
Développer la demande
Un enjeu fort est de doper la demande en matière première recyclée, pour équilibrer le marché et tirer la filière dans le bon sens. L’Association Alliance Chimie Recyclage (2ACR) a mené une étude sur les différents outils qui existent dans le monde pour développer l’utilisation des matières recyclées. Parmi les outils à retenir : la TVA réduite pour les produits et articles qui contiennent des matières recyclées ou la monétisation de la valeur carbone. Les matières recyclées ont un impact environnemental moindre que les matières vierges, on peut travailler en ce sens, en complément des dispositifs déjà en place.
Débloquer les verrous réglementaires
Il est essentiel de travailler à assouplir certaines interdictions d’utiliser des matières plastiques recyclées, en particulier en levant les fantasmes qui existent sur la matière recyclée. Trop de professionnels de la plasturgie pensent encore aujourd’hui que les produits recyclés sont de qualité insuffisante pour être incorporée dans les processus de fabrication. Un processus de coordination et de discussion avec la filière plasturgie doit être initié.
Augmenter les taux de captage
On a beaucoup parlé de l’extension des consignes de tri du plastique, mais il faut aller au-delà des emballages et chercher par exemple dans les centres d’enfouissement les plastiques des autres filières : BTP, automobile, etc. Dans ce cadre, l’augmentation de la TGAP pourrait inciter à recycler ces plastiques aujourd’hui mis en décharge.
Élargir l’éco-conception
Dès la conception, il faut intégrer la recyclabilité, l’allègement, l’utilisation des matières plastiques… La mise en décharge ne doit plus être une option dès la conception et la fabrication d’un objet de matière plastique.
Les enjeux d’emploi
L’évolution de la filière plastique, et son intégration forte du recyclage, développera naturellement l’emploi. Si aujourd’hui 3 200 personnes travaillent en France dans le recyclage des plastiques pour un taux de recyclage à 22 %, on estime qu’un taux de 50 % de plastiques recyclés créerait 4 200 emplois, avec des niveaux de qualification diversifiés et souvent élevés.
> Lire également le résumé de l’atelier, réalisé le jour-même des Assises : Recyclage plastique : des mesures incitatives pour de meilleurs débouchés