Votée en 2015, la loi de transition énergétique et de croissance verte (LTECV) prévoit de lutter contre le gaspillage alimentaire dans la restauration, d’obliger les distributeurs de produits alimentaires de remettre leurs invendus à des associations caritatives et de développer le tri à la source des biodéchets par les collectivités. C’était le menu de l’atelier 9 des Assises.
Face à leurs nouveaux challenges, la grande distribution et la restauration doivent changer de paradigmes dans la façon d’aborder la question de leurs déchets alimentaires. Quant au citoyen, de profonds changements de comportement sont nécessaires. Ces dernières années ont vu naître une multitude d’initiatives locales, tant dans la méthanisation que dans le compostage individuel, de proximité ou industriel. Agri Biométhane, créée en Vendée sur l’initiative de dix agriculteurs, valorise par exemple des lisiers en énergie renouvelable par méthanisation et s’apprête notamment à ouvrir une station de carburant gaz vert. À Saint-Philbert-de-Bouaine (2 500 habitants, également en Vendée), 500 foyers sont impliqués dans une plateforme de compostage de proximité sur la base d’un apport volontaire et d’une redistribution du compost aux usagers.
Trouver la bonne échelle
Ces solutions innovantes reflètent le changement des comportements et la prise de conscience citoyenne nécessaires à la réalisation des objectifs fixés par la LTECV. Cependant, ils ne seront pas suffisants sans une massification du mouvement et la définition de l’échelle territoriale la plus cohérente pour y parvenir. Il s’agit de réfléchir de façon globale à l’ensemble du cycle de traitement des biodéchets et de déterminer le territoire dans lequel cette réflexion pourra s’appliquer avec le plus d’efficacité. En d’autres termes, un diagnostic de territoire est indispensable pour mettre en adéquation les sources de production (particuliers, grande distribution, restauration…) et les unités de traitement.
Or, élaborer des projets d’envergure dans une échelle territoriale cohérente suppose la mutualisation et la coordination des acteurs. Les nombreuses initiatives locales sont les bienvenues et très souvent porteuses d’innovations. Cependant, elles se développent de façon isolée et sans cohérence d’ensemble, au risque de ne pas atteindre à temps les objectifs de la loi. Il est temps de mettre tous les acteurs de la filière autour de la table pour agir de concert.