Déchets industriels : entrer dans des logiques de filières

Les déchets ainsi que les co-produits, les flux ou les chutes liés aux processus industriels représentent un gisement de recyclage et de réemploi important. De nombreux freins doivent cependant être levés pour permettre de créer de véritables filières pérennes. Retour sur l’atelier 7.

Pour exister et se développer, l’économie circulaire liée aux déchets et/ou aux co-produits de l’industrie doit répondre à certains critères. Dans des échanges orientés en grande majorité en BtoB, la conformité aux cahiers des charges du client est une priorité. Ensuite, il faut s’assurer d’une volumétrie suffisante pour bâtir une filière pérenne. Enfin, le prix de la matière recyclée ou réutilisée doit s’approcher de celui de la matière première pour en assurer la rentabilité.

L’économie industrielle des territoires

Aujourd’hui, la notion d’économie circulaire s’inscrit pleinement dans l’économie industrielle des territoires (EIT). De nombreuses démarches sont entreprises pour favoriser le recyclage ou le réemploi des produits issus des process industriels : matières, mais aussi flux (eau, énergie fatale, transports…).

Ainsi, la bioraffinerie de Bazancourt-Pomacle, près de Reims, transforme les sous-produits agricoles en ressources pour la chimie, la bio-énergie ou encore la cosmétique. Son développement a donné lieu à la création d’un campus et d’un pôle de recherches qui intéresse désormais de nombreux industriels.

Autre exemple de création de filière réussie : la fonderie de Niederbronn (Bas-Rhin) qui assure le recyclage de tonnes de piles usagées grâce aux éco-organismes qui ont structuré une filière dédiée.

Les gisements sont nombreux, mais demeurent pour la plupart inexploités. C’est sur la base de ce constat que les CCI se sont engagées dans une démarche nationale d’échanges d’informations en direction des industriels. Un système d’information géographique (SIG) liste les flux sur les différents territoires pour créer des synergies locales ou régionales.

Maître-mot : la confiance

Certaines matières de conception complexe comme les polymères peuvent également sortir de leur statut de déchets pour réintégrer un circuit industriel. C’est le cas en particulier du PMMA (polyméthacrylate de méthyle) qui peut être « dépolymérisé » à l’infini grâce à un procédé chimique. Un consortium européen comptant dans ses rangs l’entreprise Arkema a vu le jour récemment pour étudier la possibilité d’utiliser la matière ainsi obtenue dans les futures pales d’éoliennes.

Que ce soit pour les déchets classiques ou d’autres, dits dangereux, le maître-mot reste celui de confiance. Seul un cadre réglementaire clair permet de caractériser précisément la matière pour lui donner une seconde vie. En n’oubliant pas que, même très efficace, l’économie circulaire ne remplacera jamais la sobriété.

Découvrez les diaporamas diffusés lors de l’atelier :

Bioraffinerie de Bazancourt-Pomacle

Sypred