« Dans les déchets aussi, la révolution numérique, c’est aujourd’hui »

Si elle est une évidence, les acteurs du déchet ont-ils bien conscience de l’irruption de la digitalisation dans leur univers ? Pas sûr, alors même que tous les modèles d’organisation et de valorisation économiques vont en être profondément, et rapidement, bousculés.

Y aura-t-il des gagnants, et donc des perdants, de la révolution numérique dans les filières des déchets ? « C’est une formulation lapidaire, mais elle résume sans doute une part de ce qui est en train de se jouer. Le numérique et la digitalisation impactent de manière systématique tous les métiers du déchet et plus globalement l’évolution du secteur. On ne peut pas ne pas être très attentif à ce qui se passe ou qui va se passer, qui est de l’ordre au moins de la perturbation, plus sûrement de la disruption, entraînant des modifications majeures des jeux entre acteurs ». Pour Thierry Meunier et le comité de pilotage des Assises, aborder spécifiquement la thématique du digital dans un atelier s’imposait.

Un rapide panorama de l’actualité le justifie : applications aidant à la prévention, à la réutilisation ou au partage de bonnes pratiques, plateformes d’échanges de flux de déchets, robots, outils d’optimisation logistique et de traçabilité sont déjà là. D’autant que les enjeux sont structurants, avec des impacts positifs… mais pas seulement. « À l’image de la réussite du Bon Coin qui a des vertus – donner une seconde vie aux produits – mais aussi des défauts – garder ou remettre sur le marché des objets à la fonctionnalité discutable, voire dangereux –, il est urgent de questionner les nouveaux modèles qui sont en train d’apparaître. Modèle économique bien évidemment, mais aussi modèle d’organisation où les lignes pourraient très nettement bouger… »

Qui prendra la main sur la valeur ?

Faut-il imaginer que le numérique créera un effet de captation des flux à plus forte valeur ajoutée au détriment d’une collecte plus large et plus équilibrée maintenue au bénéfice de tous ? À l’image de la consigne plastique, qui laisse aux collectivités locales la charge de la collecte et du traitement des flux sans valeur. Plus largement, il est assuré que les outils numériques (traçabilité, big data, intelligence artificielle…) apporteront une vision plus fine des différents flux. On pourrait alors s’attendre à des modifications profondes des jeux d’acteurs et de leurs modèles économiques au profit des plus réactifs et des plus innovants.

Atelier 4 – Le numérique n’est plus une option ; mercredi 2 octobre, 14h