Biodéchets : agir de concert

Les biodéchets, qui représentent le tiers des poubelles des particuliers, mais également un flux spécifique de gros producteurs, constituent un enjeu qu’il faut prendre à bras le corps pour en diminuer l’impact et les coûts. Après le compostage, le nouveau cadre de la loi sur la transition énergétique donne un signal fort. Cap sur la diminution de ces déchets et de leur enfouissement, sur la hausse du taux de valorisation matière, avec la généralisation du tri à la source des biodéchets à l’horizon 2025. Compte-rendu de l’atelier 9 des Assises.

Comment capter le gisement ? Cela a commencé du côté des industries agro-alimentaires avec des flux qui ont un pouvoir méthanogène assez fort, mais il faut se préoccuper aussi du flux plus diffus des ménages, et de ceux des restaurants et de la distribution.

Influer sur les comportements des entreprises

Il faut aller chercher la prise de conscience et l’évolution des procédures par rapport à la façon dont on produit, on transforme, on distribue et on consomme les produits alimentaires. Au niveau des entreprises privées, il faut agir sur les fonctionnements internes de gestion des produits, puis des déchets – casse, invendus, dons aux associations, recyclage, … –  alors même que les entreprises disposent encore de marges de progrès importantes parce que ce n’est pas leur cœur de métier. Un nouveau modèle économique doit être impulsé sur toute la chaîne logistique avec l’ensemble des parties prenantes pour réduire les tonnages en permettant au collecteur comme à l’entreprise de s’y retrouver économiquement… tout en redorant leur image. Les salariés ont un rôle d’ambassadeur à jouer, pour créer de la sensibilité et de l’incitation citoyenne au sein-même de l’entreprise.

L’action sur les particuliers et les ménages

Avoir un impact sur les flux diffus est complexe. Au-delà des seules stratégies de communications dont nous avons l’habitude, d’autres approches méritent d’être développées. La North London Waste Authority déploie ainsi une démarche d’accompagnement très pragmatique et très progressive. « Ce n’est pas grave si on ne dit pas tout, tout de suite : il vaut mieux donner l’information par petits bouts pour que les gens retiennent, s’adapter à leur mode et cadre de vie, aux contraintes des territoires et aux envies des gens pour influer les comportements ». Un choix très anglo-saxon de « démarrer doucement, évaluer, apprendre de ses échecs et massifier ses réussites ».

L’innovation dans la collecte et l’approche territoriale

Les initiatives de terrain, les projets qui varient selon les territoires – ici le compostage, ailleurs la collecte sélective, ailleurs encore s’appuyer sur un collectif agricole qui a un projet de méthanisation… parfois l’articulation de plusieurs de ces solutions– sont des modèles de réussite. Il ne faut cependant pas oublier qu’il manque encore des exutoires qualifiés pour accueillir des flux avec des sous-produits animaux. Il existe au niveau local un enjeu fort de coordination entre les acteurs de secteurs d’activité différents,.
Pour réduire et valoriser les biodéchets, une prise de conscience à tous les niveaux est encore nécessaire.  Tous les opérateurs, quels que soient leurs rôles, à tous les échelons, peuvent s’inspirer des expériences pionnières et essayer de les amplifier à grande échelle en adéquation avec les spécificités locales. Il faut agir de concert pour démultiplier la mobilisation, pour engager les territoires, pour « faire des objectifs individuels des intérêts convergents ».

> Lire également le résumé de l’atelier, réalisé le jour-même des Assises : Biodéchets : mettre tous les acteurs autour de la table