« Les Assises se renouvellent pour renforcer leur impact »

Thierry Meunier, Directeur Ecoresponsabilité de Séché Environnement, est le nouveau Président de l’association des Assises Nationales des Déchets. Il explique les grandes évolutions à l’œuvre pour l’édition 2017, avec le choix structurant d’élargir l’impact public et le rayonnement de la manifestation.

 

Vous annoncez en 2017 un renouveau des Assises des Déchets. De quoi s’agit-il ?

Thierry Meunier : Si elles existent depuis 30 ans, si plus de 800 personnes choisissent d’y participer à chaque édition, c’est qu’elles sont devenues un carrefour incontournable, où l’on rencontre tous les acteurs des filières. Ces deux journées de débats, à Nantes aujourd’hui après plusieurs années à La Baule, sont très particulières. Leur organisation sous une forme associative originale permet en effet de rassembler pratiquement toutes les parties prenantes du déchet, qu’elles soient publiques, privées ou associatives, nationales ou locales. Et ce sont elles qui s’impliquent pour assurer le renouvellement permanent des sujets qu’on y aborde. Cette année, il faut ainsi noter que le spectre des acteurs présents s’élargit encore, avec notamment encore plus d’industriels, avec une grande attention à toutes les innovations, techniques et technologiques mais aussi sociétales.

 

Le champ des partenaires est ainsi élargi…

Thierry Meunier : En effet, non seulement les partenaires historiques des Assises sont toujours présents, mais nous agrandissons le cercle en y associant ce que nous appelons les « amis des Assises ». Ce sont des acteurs économiques ou institutionnels qui nous rejoignent pour affermir encore la pertinence de nos débats réglementaires, pour ouvrir le champ des contributeurs, pour démultiplier le nombre et la qualité des propos et des échanges… mais aussi pour se faire les relais des Assises au fil de leurs propres réseaux, qu’il s’agisse par exemple des réseaux sociaux ou encore de participation à certaines manifestations. Ainsi, nous renforcerons encore l’impact de notre événement et la diffusion de nos messages. Je suis personnellement très sensible à ce rayonnement renforcé. Les Assises font ainsi écho à mon implication en tant que Président du comité stratégique des filières Éco-industries (COSEI), engagé dans l’animation de ces filières, et notamment dans les innovations techniques et sociétales qu’elles portent… et qui les portent.

 

Pourquoi présenter l’innovation comme marqueur de cette 14e édition des Assises ?

Thierry Meunier : Tout simplement parce que l’innovation est la réalité quotidienne du secteur des déchets, et que nous ne pouvions pas ne pas nous en faire l’écho. Les expertises des uns, les expériences individuelles et collectives des autres, les expérimentations sur les territoires, qu’elles embrassent le champ de la technologie ou celui de nouveaux usages : voilà le cœur battant de l’univers des déchets. Et puis, il nous est apparu que nous pouvions exploiter le rayonnement des Assises pour faire connaître certaines de ces innovations, diffuser leur impact, et ainsi valoriser l’image de l’ensemble du secteur. Les Assises vont ainsi cette année mettre en lumière quelques projets innovants de grande qualité ou de fort impact, susceptibles de changer la réalité du déchet, et leur donner un coup de pouce qui contribuera, je l’espère, à les faire réussir.

 

Nouveauté encore cette année, un grand débat environnemental ?

Thierry Meunier : C’est en effet une évolution que nous avons souhaitée. Nous conservons bien sûr les ateliers techniques de la première journée et une séance plénière la seconde journée, où sont rapportés les débats de la veille mais également annoncées ou précisées les évolutions politiques et réglementaires, aux échelles nationale et européenne. En clôture, non seulement nous y entendrons les ministres français ou les responsables européens impliqués dans ces problématiques, mais nous organiserons un débat éclairé par des grands témoins. L’idée est de faire un point d’actualité sur les enjeux environnementaux, en soulignant le rôle que jouent les déchets dans ces questions qui engagent notre avenir. La problématique choisie cette année, ainsi que la grande qualité des interlocuteurs présents – que nous ne pouvons pour l’instant annoncer – dit tout : nous allons nous intéresser aux océans. C’est un enjeu environnemental majeur, rassemblant toutes les problématiques et pour laquelle il y a une « urgence déchets » pour disposer demain d’une « meilleure planète ». Un éclairage sera porté sur la recherche et ce qu’il reste à faire en matière de solutions aux déchets dans les océans. Ce débat, articulé avec les thématiques de l’économie circulaire qui désormais structurent le secteur des déchets avec leurs implications de fond sur nos modes de production et de consommation, garantit que la prochaine édition des Assises des Déchets aura un rayonnement encore renforcé.