Alors que les ressources se raréfient et que les besoins de construction augmentent, la valorisation des déchets du BTP offre des perspectives d’avenir. Aux Assises nationales des déchets, élus et acteurs de la filière se sont rencontrés pour débattre sur cette problématique : « Quelle nouvelle dynamique territoriale pour les déchets du BTP ? ».
Déblais de terrassement, démolition de bâtiments ou d’ouvrages d’art, agrégats d’enrobés… 250 millions de tonnes de déchets sont produits chaque année en France, dont 60 % échappe aux filières de recyclage.
Vers de nouveaux objectifs…
Pour y faire face, le plan national 2014-2020 de réduction et de valorisation des déchets émet l’ambition d’atteindre un taux de valorisation de 70 % en 2020. Ambitieux, certes, mais plus modeste que d’autres pays européens : en Belgique, en Autriche ou en Allemagne, les objectifs de valorisation atteignent déjà 85 à 90 %. À compter de 2017, l’État français entend donc aller plus loin en obligeant les producteurs de déchets à organiser le recyclage de leurs matériaux. À cet effet, la Loi de transition énergétique prévoit de déterminer une taille critique suffisante pour les installations de traitement. Ou encore d’obliger les constructeurs de route à intégrer des matériaux issus du recyclage dans leurs ouvrages (50 % minimum en 2017).
… et de nouveaux défis
Cependant sur les territoires, les filières de réemploi sont-elles prêtes ? Les discussions en cours sur les plans départementaux et régionaux de déchets du BTP pointent l’implication nécessaire des donneurs d’ordre pour réviser le code des Marchés publics (2016) et ainsi améliorer la gestion des déchets. Et de nombreux défis restent à relever pour densifier le maillage territorial des déchetteries professionnelles, améliorer la gestion des flux, rendre plus attractif le déchet en tant que « produit » et faire en sorte que la destination recyclage soit privilégiée plutôt que l’enfouissement…
Un projet « idéal »
L’inspiration est aussi à trouver du côté de l’innovation : c’est le cas du projet « Gypsum to gypsum« , présenté à l’occasion de cet atelier. Il s’agit d’une expérimentation menée par un groupe d’acteurs de la filière pour imaginer un modèle économique « idéal » sur le recyclage des déchets du BTP. Prenant en compte le tri des matériaux, l’intégration de matières recyclées et l’évolution des systèmes constructifs, ce projet a permis de résoudre des questions jusqu’ici irrésolues et pourrait bien servir de modèle à l’échelle européenne.