Thierry Meunier

Intervention de Thierry Meunier

Président des Assises des déchets
Directeur écoresponsabilité de Séché environnement

15e Assises des déchets
Mercredi 2 Octobre à 9H45

Bonjour,

Je suis très heureux d’organiser ces 15e Assises des Déchets. Particulièrement heureux parce que vous êtes nombreux et parce que les sujets collent parfaitement à l’actualité. Parce que aussi j’espère que ces travaux seront riches d’enseignements, de discussions et de débats.

Je voudrais saluer l’ensemble des participants et plus particulièrement ceux qui viennent d’un peu plus loin : d’Algérie, de Belgique, du Cameroun, de Côte d’Ivoire, de Madagascar, de Roumanie, du Sénégal, de Suisse. Merci à eux. J’espère qu’ils apprendront beaucoup à notre contact. Nous avons également beaucoup à apprendre de leurs interventions dans le cadre des ateliers particulièrement.

Mais avant d’aborder le programme de ces deux journées, je vous invite à une minute de silence pour plusieurs raisons. La première raison c’est que nous avons perdu notre ancien président de la République, Jacques Chirac. Nous avons également perdu le maire de Signes, Jean-Mathieu Michel, dans le cadre de ses missions pour une problématique qui était liée aux déchets. Et nous avons perdu aussi un ami cher, Hugues Levasseur, spécialiste des déchets dangereux et qui était président du Sypred. Il nous a quitté il y a quelques semaines.

Je vous invite à cette minute de silence…
Merci à tous.

Comme je l’ai dit le programme est un programme nourri. J’ai maintenant l’habitude de dire que les Assises des Déchets c’est un marathon. Je remercie tous nos partenaires, nos amis _il s’agit d’une nouvelle déclinaison pour aider les Assises dans leur mode de fonctionnement_, et aussi tous les bénévoles qui ont participé à cette entreprise.

Les Assises des Déchets, c’est une association loi 1901. Ce n’est pas une création d’événements de type traditionnel mais un mode d’organisation original. Les thématiques abordées durant ces deux jours sont discutées avec l’ensemble de nos partenaires que j’ai le plaisir de vous citer : la Direction Générale de la Prévention des Risques du Ministère de la Transition écologique et solidaire, la Région Pays de la Loire, Nantes Métropole, l’Ademe, Citeo, EDF, Paprec Recyclage, Séché Environnement, Suez et Veolia ainsi que la Fnade et Federec, fédérations associées au traitement des déchets, à leur prise en charge et au recyclage. Nous avons également de nouveaux amis qui sont des éco-organismes : Ecologic et Dastri. Merci à eux parce que sans leurs contributions financières et sans leurs idées et leurs propositions de thématiques nous ne serions pas ici et n’aurions pas autant d’intérêt à nous retrouver ensemble pour discuter de ces sujets. J’invite d’ailleurs ceux qui ne l’ont pas encore fait, à nous rejoindre dans le cadre de l’association pour donner encore plus d’ampleur à la manifestation. Vous trouverez toutes les informations utiles pour cela sur le site internet des Assises comme vous trouverez d’ailleurs la retranscription de nos travaux.

C’est la 15e édition des Assises des Déchets _presque 30 ans_ et au bout de 15 éditions nous nous sommes dit “ et alors ? ”.  Cela fait 15 fois qu’on se réunit, 15 fois que dans cette originalité on met toutes les parties prenantes dans une salle ou dans plusieurs salles pendant deux jours pour faire avancer les choses. Est-ce que ça avance vraiment, est-ce que tout fonctionne ?…On sait que les grands leviers sont contraindre ou inciter. Quand on contraint parfois ça marche, parfois ça ne marche pas et quand on incite, parfois ça marche et  parfois ça ne marche pas. C’est tout à fait la thématique qui va porter ces deux jours et je vous invite à réagir au cours des ateliers dans la mesure ou l’expression des experts qui vont parler doit se nourrir aussi de vos réactions.

Le programme est composé des ateliers ce matin et cet après-midi. Ensuite le Speed Meeting qui est une originalité des assises, beaucoup copié _et j’en suis assez fier_ mais peut-être pas égalé. Neuf présentations de sujets innovants pour lesquels vous aurez l’occasion de voter avec vos smartphones et décider quels sont les dossiers qui sont dignes d’intérêt à vos yeux. Le Speed Meeting sera suivi d’un cocktail où vous pourrez reprendre les conversations que vous aurez alimentées ce matin. Et puis demain, les pilotes des débats vous restitueront les points forts des débats des ateliers. Je reviendrai vers vous pour faire un point sur ce qui s’est dit à la 14e édition des Assises : un point pour savoir ce qui fonctionne et ce qui n’a pas fonctionné. Nous aurons ensuite une plénière extrêmement intéressante et d’actualité “ Économie circulaire et déchets : osons la transition”. Ce n’est pas toute l’actualité et tous les reportages que nous avons vu ces derniers mois qui diront le contraire. Vous savez comme moi qu’il y a urgence à faire mieux, à faire beaucoup mieux que ce que l’on fait aujourd’hui. J’ai des enfants et des petits enfants et je suis extrêmement poussé par la nouvelle génération pour activer les choses. J’espère que vous êtes dans le même état d’esprit.

Demain après-midi après la remise des prix du Speed Meeting nous aurons une intervention qui fait la suite de ce qui a été abordé aux 14e Assises c’est à dire les déchets dans la mer. Nous avons voulu continuer cette thématique avec une note positive en abordant les solutions. Pour évoquer ces solutions nous accueillerons Yvan Bourgnon que je remercie pour ce qu’il représente et pour ses actions, Michel Sponar que je remercie de s’être déplacé de Belgique, de la Commission européenne et Valérie Guillard qui nous parlera des possibilités d’alternatives à certains produits et particulièrement les plastiques.

Je voudrais revenir sur cette 15e édition et sur les ateliers. Je vous ai dit “ 28 ans et alors ? ” Je pense qu’il est intéressant de revenir sur les fondamentaux : les comportements _le nôtre et ceux de nos concitoyens_, la crédibilité des modèles économiques. J’ai l’habitude de dire que sans modèle économique rien ne se fera. En matière de recyclage il y a de nombreuses illustrations. Lorsqu’il y a de la valeur ajoutée au rendez-vous il y a forcément très peu de problème de recyclage ; lorsqu’il n’y a pas de valeur ajoutée les problèmes commencent et c’est là que les choix politiques sont importants. Dans ce programme on poursuivra tout ce qui a été dit sur la digitalisation. J’avais dit en 2017 que ce sujet m’importait beaucoup et il m’importe toujours. Il se développe et on a vu depuis 2 ans des choses qui marchent et des choses qui fonctionnent moins bien. Et puis pour coller à la réalité, _parce que je pense que si vous êtes aussi nombreux c’est d’une part parce qu’on a essayé de revoir la formule de ces Assises, son attractivité mais également parce que tous les sujets collent parfaitement à l’actualité_ il y a des sujets qui sont plus sensibles que d’autres. Il y en a deux qui le sont particulièrement : celui de la responsabilité élargit du producteur : est-ce que c’est la solution universelle, est-ce que la REP à tous les étages est la solution ?  et l’enfouissement qui reste un sujet de débats non pas sur le fond _car depuis quelques années tout le monde s’accorde à dire que ce n’est pas ce qu’il faut faire_ mais si on est réaliste, il y aura toujours une partie qui sera enfouie au moins pour les déchets dangereux et organiques. Et puis entre la prise de décision et l’organisation il y a un certain nombre de difficultés qui seront évoquées certainement par les deux personnes qui vont me succéder à cette tribune : Michèle Gressus de Nantes Métropole et Jean-Michel Buf de la Région Pays de la Loire.

J’espère que nous allons faire de très bonnes Assises et je compte vraiment sur votre contribution aux ateliers et en cours de séance.

Merci à tous,