MaPUI Labs, une plateforme pour réduire le gaspillage des médicaments

Les hôpitaux français sont amenés chaque année à détruire près de 50 millions d’euros de médicaments périmés. Pour répondre à cette problématique, une startup rennaise a créé une plateforme de troc entre établissements. Encore en phase de test, elle sera déployée au niveau national cet été.

Une petite révolution est en marche du côté des hôpitaux privés et publics de France. En ligne depuis janvier 2016, la plateforme MaPUI Labs propose à ces derniers de mettre à disposition leurs médicaments et équipements non utilisés à d’autres établissements hospitaliers. Une pratique courante, mais qui restait jusque-là relativement marginale et localisée.

Après abonnement, les centres ont accès à un outil de gestion en ligne dans lequel ils peuvent entrer leurs besoins et demandes en termes de médicaments et équipements. Tous les échanges sont tracés grâce à un tableau de suivi et les transactions financières sont effectuées par les structures elles-mêmes. À terme, MaPUI Labs générera aussi des statistiques afin d’optimiser les stocks et donc réduire les déchets à la source.

Actuellement en phase de test, avec une quarantaine d’établissements du Grand Ouest, MaPUI Labs sera déployé à l’échelle nationale cet été. Créée par Antoine Fouéré, Goulwen Lorcy et Camille Demogue*, la startup devrait dans le même temps se renforcer avec l’arrivée d’un commercial. Alors que le marché français compte 2 500 pharmacies hospitalières, les trois fondateurs ont pour ambition d’en convaincre 15 % d’ici trois ans.

* Antoine Fouéré est pharmacien au centre hospitalier de Saint-Malo, tandis que Goulwen Lorcy et Camille Demogue sont tous deux ingénieurs informatiques, respectivement ex-directeur et ex-assistant pédagogique d’Epitech Rennes.

En savoir plus : www.mapui.fr

 

Les Français de plus en plus sensibles au gaspillage

Dans une étude commandée à l’institut BVA, l’association Cyclamed, chargée de la récupération des médicaments non utilisés (MNU), a révélé en février 2016 que 80 % des Français les déposaient en pharmacie, et près des trois quarts d’entre eux déclarent le faire systématiquement. Ces chiffres sont en nette hausse par rapport à l’année 2015 (environ + 5 points).

Dans le même temps, Cyclamed a dévoilé ses résultats pour l’année 2015 : 12 108 t de MNU ont été valorisées l’année dernière, soit une évolution de +0.4 % par rapport à 2014. Ramené à l’ensemble du gisement (19 000 t), le taux de récupération de l’association s’élève ainsi à 64 %, ce qui en fait l’un des éco-organismes les plus performants de France.

En savoir plus : www.cyclamed.org